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A la rencontre… d'Alex Jessup

En tant que joueurs, nous nous consacrons à l'airsoft, c'est notre truc. Mais il arrive que d'autres disciplines comme la photographie ou le design croisent notre route. On reconnaît un grand photographe à ses photos et Alex Jessup à ses créations qui se sont répandues dans le monde de l'airsoft comme une traînée de poudre allant jusqu'à envahir les photos de profil, les photos de couvertures, les fonds d'écran… jusqu'au dossier "images  cool" que nous avons tous dans nos ordis. Nous avons réussi à lui dérober un moment pour vous permettre de (re)découvrir cet incroyable dessinateur ou "concept artist".

Je ne sais pas si tu imagines jusqu'où est arrivé ton travail. Il est quasiment impossible de naviguer sur internet sans voir un de tes dessins. Tu étais conscient de plaire aux airsofteurs?

Honnêtement, jamais je n'aurais pu imaginer un tel succès!  J'étais habitué à ce que mes travaux apparaissent au sein de la communauté militaire et de l'industrie du jeu mais apparemment c’est allé bien au-delà !

A la vue de ton portfolio, nous avons tous en tête des images de films et de jeux vidéo mais nous devinons aussi un airsofteur en puissance. Y as-tu déjà joué ?

Evidemment ! J’ai commencé l’airsoft à 12 ans. Mon premier AEG était un M4 de Tokyo Marui, ensuite je me suis offert un AK47 de TM qui reste l’un de mes préférés. En ce moment, j’ai un G36 de KWA, auquel j’ai apporté pas mal de modifications. Récemment, je me suis acheté le M4 Magpul de G&P et un P90 de TM. J’ai été très occupé dernièrement mais j’essaie de faire une partie d’airsoft toutes les deux semaines et à chaque fois que j’ai un moment. Je préfère les terrains à l’air libre parce que je suis à l’aise dans les forêts.

Tu as conçu de beaux modèles au design inventif et réaliste (certains ont même pensé qu’il s’agissait de vraies armes), as-tu déjà songé à les présenter à un fabricant ? Je suis sûr que ça ferait plaisir à beaucoup de joueurs.

Je n’y ai pas pensé. Beaucoup m’ont interrogé sur mes dessins et ont tenté de reproduire mes créations. C’est agréable de voir que les gens apprécient ce que je fais, en tous cas assez pour investir du temps, de l’argent et de l’énergie à tenter de donner vie au dessin. J’adorerais voir la version airsoft de mon G56 !

De fait, un de ces modèles, le HK56 (fruit d’une future collaboration entre HK et Kriss Vector en 2023) a fait l’objet d’une modélisation en 3D par un de tes amis. Tu es sûr de ne pas vouloir sortir ta propre marque de répliques ?

Pourquoi pas un de ces jours, ça pourrait être intéressant et je suis sûr que je m’éclaterais. Mais ce n’est pas dans mes plans pour le moment. Il faudrait faire face à un tas de formalités légales parce que mes créations ressemblent beaucoup à des designs qui existent déjà. Je ne pensais pas que mes travaux deviendraient si populaires. Ce serait peut-être mieux avec mes dernières créations…

En ce moment tu travailles chez Sledgehammer Games, un studio de jeux-vidéo qui a collaboré avec Infinity Ward sur Call of Duty : Modern Warfare 3. Comment passe-t-on de joueur à développeur de jeux-vidéo ?

Je jouais déjà à la première version de « Call of Duty » lorsque j’étais môme. J’ai toujours adoré. Je n’ai jamais pensé devenir développeur, jusqu’à passer deux ans dans un poste à responsabilités dans lequel je ne m’épanouissais pas du tout. Après avoir cherché du travail dans d’autres domaines, je me suis retrouvé à travailler comme concepteur graphique. Je n’avais jamais beaucoup dessiné mais je savais que c’était ce que je voulais faire. J’ai suivi des cours  à la School of Design « FZD » de Singapour pendant deux ans. Lorsque j’ai eu mon diplôme, mon travail intéressait déjà des gens. Tout le travail effectué sur mon blog a été réalisé pendant que j’étais à l’école.

Depuis ton poste tu dois entendre pas mal de choses, que peux-tu nous dire du nouveau CoD : Advanced Warfare, sur lequel tu es en train de travailler. Promis, ça restera entre nous… et nos milliers de lecteurs !

Absolument rien !!! J’adore mon travail et je n’ai pas envie de le perdre ! Désolé maos vous devrez attendre la sortie.

Bien que tu sois américain, tu as étudié un moment à Singapour, dans l’une des meilleurs (et des plus exigeantes !) écoles de design : la FZD School of Design. Et je crois savoir que tu as fait preuve de la même exigence que les aspirants SEAL. Y a-t-il tant de compétition que ça dans l’école ?  

FZD est une école hautement stimulante. J’y suis entré avec zéro aptitude en dessin. J’avais un mal de chien à dessiner autre chose que des bonhommes en fil de fer. Certains de mes camarades de classe étaient déjà passés par une école d’art avant, se chargeaient de l’animation dans des jeux-vidéo, ou étaient dessinateurs freelance. Je me suis rendu compte que la seule manière de me mettre à jour était de travailler plus dur que les autres, jour et nuit. Je me suis toujours vu comme une éponge prête à absorber des connaissances. J’ai connu beaucoup de moments difficiles, de doutes, mais au final, je me suis tellement acharné que lorsque je suis sorti de l’école, j’étais enfin capable de dessiner. Tous mes efforts en valaient vraiment la peine.

D’ailleurs c’est à ce moment-là que tu as créé « Daybreak, the last city », que nous avons pu voir dans un de tes blogs. En quoi consiste ce projet ?

« Daybreak » est un projet sur lequel j’ai travaillé pour mon compte pendant 4 mois, lorsque j’étais à la FZD. Des professeurs m’ont guidé et conseillé mais j’étais complètement libre de créer l’univers, le cadre et l’histoire selon mes goûts. C’est l’un des projets sur lesquels j’ai préféré travailler. J’ai toujours été attiré par l’imaginaire post-apocalyptique et j’ai essayé de représenter un monde à la fois sublime et désolé.

Dans ton blog principal, on peut voir beaucoup de soldats du futur, tu sembles bien versé dans les tendances du marché… Mais dis-nous, quelle est la part de prototypes réels et imaginaires dans tes créations ?

Je fais beaucoup de recherches avant de concevoir un projet. En fait, je n’arrête jamais de me documenter. Il est crucial de bien comprendre le thème sur lequel on travaille. Mes créations intègrent toujours un tas de  nouvelles technologies existantes. Je cherche à améliorer ce qui existe déjà ou à trouver des combinaisons qui donnent un résultat spectaculaire et qui aient du sens.

L’AK-337, une nouvelle version de l’AK et la série HK G56 dont nous avons parlé sont des modèles que l’on retrouve souvent dans tes travaux. Est-ce qu’il s’agit de modèles avec lesquels tu aimerais jouer ?

Oui. Ce serait incroyable de voir une version airsoft du G56.

Alex, nous pourrions passer des heures à t’interroger et à te demander de nous montrer tes travaux mais nous allons te laisser partir pour continuer à créer des œuvres qui nous séduisent chaque fois plus. Encore merci et je te laisse le mot de la fin!

Ce que vous dites, et le fait que vous appréciez mon travail me fait vraiment plaisir. Je ne pensais pas avoir autant de fans chez les airsofteurs, et je me sens honoré. J’espère que je pourrais continuer à inspirer des gens avec mes créations !