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DMZ5 : Préparez-vous à courir...

Plus d’info : radiocampuslorraine.com

Texte et photographies : Alexis Gunkel

Sources d’informations complémentaires, organisateurs, radio campus Lorraine, joueurs.

Intro

Certaines dates sont à marquer au fer rouge sur le calendrier, des week-ends que vous vous devez de réserver plusieurs mois à l’avance pour pouvoir pratiquer notre passion. L’OP DMZ fait partie de ces évènements. Alors que les inscriptions ont été menées tambour battant,  j’ai hâte d’arriver à Blénod-Lès-Toul pour participer une nouvelle fois à l’OP qui reste la plus grande de France.

L’arrivée et la première nuit

Nous arrivons vendredi en début de soirée, les organisateurs, fidèles au poste, s’occupent de vous accueillir avec toujours un grand sourire. Une grande partie des joueurs sont déjà présents et le camping se remplit encore. Pour cette cinquième édition de DMZ5, de nombreuses équipes ont fait le déplacement des quatre coins de la France. Certaines sont venues de Marseille, d’autres du Hauts-de-France ou encore de la région Parisienne, on ne manquera pas de saluer nos amis suisses. Beaucoup sont des habitués de l’OP et revoir des vieilles connaissances est toujours un plaisir (surtout que DMZ n’a lieu que tous les deux ans).

Curieusement, le camping s’avère plutôt calme le vendredi, on notera tout de même une bande de joyeux Alsaciens qui, désireux de faire découvrir leurs spécialités régionales, sont venus avec un four à tarte flambée ou « Flammekueche ».Ils n’ont pas manqué de faire le service et offrir dans une joyeuse amitié leurs fameuses « Flams »au voisinage. Ce qui au passage donnera rapidement lieu à un grand apéro d’un côté du camping. Néanmoins la soirée se finit calmement après minuit, tous souhaitant être en forme pour le lendemain.

DMZ5, c’est parti !

Vers 9h30 les organisateurs sonnent le rassemblement, les 400 participants sont attendus dans les fosses du fort. C’est certes moitié moins qu’il y a deux ans, mais les joueurs présents sont plus que motivés pour cette nouvelle édition. Cette année les tensions reprennent sur la DMZ ou l’Airsoftie du Nord et ses représentants sont déterminés à reprendre l’ascendant sur l’Airsofie du Sud. Les frontières des deux états sont floues et dans la DMZ de nombreuses technologies ainsi que du matériel de pointe a fait son apparition, apporté par des marchands mutants et leurs Totors.

Les deux camps aux effectifs plus restreints cette année vont devoir éprouver leurs flexibilité ainsi que tout leur talent dans le jeu en équipe pour remporter ces précieux objectifs afin d’assurer un avantage à leur pays. Après un rappel essentiel des règles de sécurité et autres informations relatives au bon déroulement du jeu, les organisateurs invitent les joueurs à partir pour leurs QG respectifs afin de commencer l’OP.

Le calme avant la tempête

Il est bientôt 11h quand les premières patrouilles de l’Airsoftie du Sud s’enfoncent en forêt. Sous le calme apparent du bois, les joueurs sont nerveux. Ils savent que même si la partie ne fait que de commencer, les femmes et les hommes de l’Airsoftie du Nord peuvent être proches. Les groupes d’éclaireurs ont sprinté sur le premier poste avancé, afin d’en assurer la protection et la collecte des premiers objectifs donnés par le QG. La section du Sud que j’accompagne prend des photographies tout en faisant une récolte des objectifs et objets dispersés sur l’avant-poste. Le reste est scrupuleusement inscrit par des coordonnées GPS.

 

Une tempête venue du nord 

Réparties en petits groupes et escouades les unités du Sud, se dispersent méthodiquement sur toute une partie du terrain, tout en est encore calme quand soudainement les radios frémissent « PACTS, PACTS !! » « CONNNTACTS !!! ». Brusquement, des échanges de tirs et les bruits de pas rompent la tranquillité du sous-bois ; les escouades du Nord sont aux portes de l’avant-poste du sud. Elles ont progressé rapidement. Ce sont des groupes l’armée régulière, qui prennent à partie les escouades sud Hornets, plus en aval que leurs consœurs du sud.

Malgré une résistance accrue des joueurs sudistes, plusieurs groupes sont totalement éliminés par le Nord. Ces derniers, appuyés par les véhicules en leurs possessions, prennent alors possession d’une grande zone de jeux. Des colonnes de joueurs Out retournent vers le QG sud. Néanmoins, plusieurs escouades Sudistes s’organisent. Certaines se positionneront le long d’une ligne défensive afin de remarquablement tenir la zone, tandis que d’autres s’enfoncent dans la forêt pour la Mine. Elles y cherchent le marchand Mutant du site. Rapidement, ces escouades commencent alors à rapatrier le matériel vers le QG pour construire leurs téléporteurs. Un élément essentiel pour pouvoir déverrouiller l’accès au fort.


Un grand effort est mis au Sud pour tenir des positions clés afin de retenir le Nord, les affrontements sont nerveux dans le périmètre des deux bunkers. De leurs côtés, les Tomcats et leurs camarades Mercenaires prennent position dans la prairie, proche du marchand mutant qui s’y trouve. Cette position clé leur offre la main mise sur le magasin et ses alentours. De plus leurs dispositifs défensifs sont renforcés par le blindé, celui-ci leur assure un soutien feu important et la possibilité de déployer rapidement des petits groupes autour de la prairie.

Peu avant 13h, des opérateurs de l’armée régulière Nord tenteront un assaut sur l’avant-poste du Sud. Les échanges de tirs seront sévères, les mouvements dynamiques, mais la poche de résistance est imperméable, assurés par un groupe d’Hornets et des opérateurs de l’armée Sud. Ils tiendront bon et ceux malgré des unités Nord déterminées. Ces dernières devront même utiliser plusieurs fumigènes pour pouvoir s’extrader de la zone. Durant leurs replis elles seront prises à partie par une escouade de Guérilleros.  Vers 13h45 le Nord mène avec 485 points contre 205 points pour le Sud.

Tous au Fort !

L’accès au fort est permis aux alentours de 14h, c’est le moment tant attendu des joueurs. Les deux sont alors en possession de leurs portes des étoiles respectives, ces dernières permettent à des groupes de joueurs d’entrée dans le fort et d’y remplir missions et objectifs. Les tenir sera un objectif crucial pour le Nord comme le Sud. Comme à l’édition précédente, chaque joueur qui entre dans le fort porté sur lui un boitier minuteur. Le temps dont dispose le joueur pour le fort est complètement aléatoire, il varie de 20 minutes à 1h en fonction des boitiers. S’il passe au rouge dans le fort, vous êtes mort.

Outre le rapport au temps, le fort est rempli de zombies et Totors, prêt à tout pour compliquer au maximum la tâche des joueurs. Bref, on vous avait prévenu, préparez-vous à courir ! Les missions qui attendent les joueurs dans le fort sont variées, elles vont de la collecte d’informations à celles d’objets, aussi bien à apporter à l’extérieur du fort qu’auprès du marchand qui se trouve à l’intérieur. Des lingots rapportant des points sont également dispersés dans les failles, fenêtres et autres endroits plus ou moins visibles du fort. Prudents, les joueurs s’enfoncent dans les tunnels du complexe, cherchant à faire le moins de bruit possible pour ne pas attirer ses diaboliques occupants.

Mais si la discrétion est d’abord de rigueur, certains n’hésiteront pas à faire une pagaille et un raffut monstrueux dans le seul but de couvrir leurs camarades cherchant à réussir des missions. D’intenses courses-poursuites s’enchainent alors dans les tunnels du fort. Il faut néanmoins noter que cette année les zombies ne courent pas aussi vite qu’il y a deux ans. Les Totors, eux, c’est une autre affaire. Néanmoins, certains zombies s’offriront des escouades entières, coincées sur des escaliers ou face à un Totors.

C’est une évidence dans le fort, le jeu bat son plein. En forêt, la tension tout aussi palpable des groupes du Nord ont repris la prairie au Sud après une longue escarmouche. Toujours venant de l’Airsoftie du Nord, d’autres groupes de reconnaissance fouillent ruines et bunker dans l’espoir de retrouver un PNJ armurier et sa caisse de minerai. A la tombée de la nuit, le Nord mène toujours la danse, 1290 à 1005 mais rien n’est encore joué.

La patrouille de Nuit

Vers 21h30, après une courte pause je reprends mes gourdes et mon reflex direction le QG Sud. J’y retrouve une petite escouade du Sud que je décide d’accompagner pour une patrouille de nuit. L’objectif donné par le général est simple : prendre la porte des étoiles du Nord, leur casser les pieds et ralentir leur progression dans le fort. C’est une mission simple dans les faits mais néanmoins périlleuse de nuit. L’escouade, peu nombreuse, n’est pas équipée de vision nocturne, seules la lune et l’accoutumance de nos yeux nous permettront d’avancer en forêt. Le groupe progresse doucement, des guetteurs sur les hauteurs illuminent le chemin proche du fort que nous empruntons tandis que dans les fosses, nous voyons quelques cortèges de joueurs qui font briller leur lampe et s’affrontent au PA.

Après une progression discrète, nous rencontrons ce que nous pensons être une patrouille du Nord, mais la réalité est différente. Nous sommes face à une autre patrouille Sud qui revenait bredouille d’une chasse. Les deux groupes se sont mis d’accord et nous sommes finalement repartis ensemble vers le QG. Une fois de retour, je me suis séparé de l’escouade pour aller dans le fort où l’activité battait son plein. La tension était en effet palpable, les Totors et leurs alliés zombies présents ne manquaient pas de traquer les téméraires joueurs qui s’y trouvaient.

Les deux factions ont enchainé les visites chez le marchand mutant pour y déposer et échanger différents objectifs. Même de nuit, la course aux points battait son plein. Vers minuit, les organisateurs ont sonné la trêve, le jeu fut stoppé jusqu’au lendemain huit heures, il est temps de reprendre des forces pour une dernière matinée qui s’annonce des plus sportives. À minuit, l’Airsoftie du Nord avait toujours une avance de 495 points vis-à-vis du Sud.

Reporter en immersion, la Remontada du Sud

Dimanche matin, huit heures tapantes. Après une journée et nuit du samedi riche en clichés et déambulation sur le grand terrain de Fort Paint, j’ai décidé de laisser l’appareil photo dans le sac et de prendre ma réplique pour cette deuxième matinée. Je rejoins alors mon équipe pour vivre l’OP dans la peau du joueur. Nous sommes engagés dans le groupe Sud, escouade Hornets.

Notre première mission est de trouver et de rapporter une caisse d’armes (les caisses étaient en réalité d’ancienne caisse de munitions militaires vide). Sur les consignes de notre QG, nous partons à sa recherche, ses coordonnées nous emmenaient rapidement sur le poste avancé sud. La tension monte, notre groupe d’éclaireurs a repéré des contacts non loin de notre position. Pour éviter un affrontement inutile et faire en sorte d’être le plus discret que possible, nous nous sommes hâtés pour rejoindre la mine avec notre précieuse cargaison, le rythme donné était le pas de course.

Plus d’un kilomètre nous séparait à ce moment de la mine. Cette mission était capitale dans la course au point, le Nord avait toujours une bonne avance sur nous mais le moral était au beau fixe, nous étions convaincus de pouvoir rattraper l’écart et gagner la DMZ. Devant la mine un autre groupe du Sud nous avait rejoints, tout comme des escouades du Nord, un furieux échange de tir s’échange alors. Coincé sur le chemin, notre groupe s’enfonce dans la forêt pour essayer de prendre l’ennemi sur le flanc, la stratégie fut payante. L’escarmouche dura un bon quart d’heure. Une fois les joueurs du Nord mis out, notre escouade put enfin accéder à la mine.

La caisse déposée, l’équipe récupéra les 50 points de la mission. Après un rapide retour au QG, notre général nous proposa une nouvelle mission : escorter deux journalistes sur une future embuscade. Ces derniers avaient pour mission de prendre des informations auprès des joueurs engagés et de photographier les caisses qu’ils transportaient. Rapidement notre convoi renforcé par d’autres sections du Sud parties avec eux sur le site. Sur le chemin, nous sommes rapidement bloqués, des joueurs du Nord avaient réussi à parvenir au plus près de notre QG.

Plusieurs groupes du Sud étaient déjà sur le front afin de repousser mais la situation ne tournait pas à notre avantage. Accompagné par plusieurs équipiers, je suis parti en soutien pour aider nos camarades. Alors que le blocage prenait de plus en plus d’ampleur, nos chefs de section nous ont fait reculer afin de prendre un itinéraire bis. Notre groupe est ainsi passé sur les hauteurs du fort.

Après une progression discrète mais rapide, nos éclaireurs ont engagé un petit groupe du Nord, pendant que le gros du convoi a emporté avec eux les journalistes vers la clairière où devait se dérouler l’embuscade. En appui du groupe principal, mon équipe a décidé de s’enfoncer dans le sous-bois du côté gauche du convoi afin de prévenir un assaut surprise du Nord. Après quelques minutes d’observation, guidés par des bruits de pas et autres craquements de bois, nous avons rejoint un autre groupe de Hornets pris à partie par une importante escouade de l’Airsoftie du Nord.

Après quelques échanges de tirs courts mais nerveux, je me retrouve Out. Mon binôme, lui, put s’extraire. Je rentre donc au QG accompagné par le petit groupe de Hornets lui aussi mis hors-jeu, constatant au passage l’imposant groupe du Nord que nous avions en face. Arrivé au QG, séparé de mon équipe et sans nouvelles d’eux, je rejoins un autre nouveau groupe pour entamer une nouvelle mission. Aussi simple que capital, nous sommes une nouvelle fois partis pour la Mine afin de protéger le stock de caisse et de minerai qui s’y trouvait.

Nous devions absolument empêcher les groupes de l’Airsoftie du Nord de mettre la main dessus afin qu’ils ne puissent définitivement creuser l’écart avec nous. Nous sommes partis à toute hâte sur l’objectif, notre groupe a fait au mieux pour établir une importante ligne de défense à travers le bois et les tranchées autour de la mine. L’attente fut longue, mais le QG était formel, de nombreux contacts sont en approche sur notre position. Soudainement, les buissons se mirent à bouger, la dernière bataille pour la Mine commença.

Après plusieurs minutes d’échange de feu, le Nord se rapprochait toujours plus de nos lignes et ce, malgré une résistance acharnée de notre part. Leur nombre était impossible à deviner, mais nous avions en face de nous un effectif conséquent. Certains opérateurs Nord sont même parvenus à rentrer dans la tranchée. Heureusement que des groupes venus de l’arrière prirent position sur notre côté gauche où la situation était plus que tendue. Grâce à eux, et par le soutien fourni par plusieurs batteuses, nous avons pu reprendre nos positions initiales et damer le pion au Nord. Néanmoins, ces derniers étaient très combatifs.

Ils sont donc revenus pour un baroud d'honneur en nous attaquant une dernière fois. Cet ultime assaut venu de la gauche fut heureusement lui aussi tenu en échec. Après cette nerveuse escarmouche et une fois la mine définitivement sécurisée, le mutant de la plaine est venu à notre rencontre. Il nous proposa de déplacer les douze caisses vers son magasin, à 50 points la caisse plus 200 pour la mission, c’est par deux que nous avons transporté les caisses en direction de sa P4.

Le véhicule chargé en un rien de temps notre escouade a maintenu autour une imposante escorte. Pour ma part, je fermis la marche avec quatre autres camarades. Malgré quelques obstacles et pannes, notre convoyé avança rapidement sur la plaine. Soudain, des tirs se firent entendre, le groupe d’éclaireurs fut pris à partie par une embuscade tendue par le Nord. Avec l’arrière-garde, nous sommes partis en appui sur un binôme qui longeait l’orée du bois. Rapidement, notre groupe fut aussi victime d’une embuscade.

Des joueurs du Nord s’étaient cachés derrière des souches et autres arbres couchés au sol. Poussé par la volonté de remporter la mission, je m’avance un brin trop rapidement et je suis mis hors-jeu par un tireur isolé caché derrière une souche. Fin de jeu pour moi, mais heureusement, le convoi est parvenu au magasin de mutant et nous avons remporté les 650 points d’un coup. Une très bonne action pour l’Airsoftie du Sud. La dernière grosse action de cet excellent week-end. Tout était à présent entre les mains des joueurs dans le fort.

Une victoire d’un lingot.

Jusqu’à la fin le Sud y a cru, ces derniers joueurs ont parcouru la forêt, mais aussi le fort à la recherche de lingots et autres caisses. Jusqu’au bout, les plus téméraires ont bravé les Totors et leurs camarades zombies pour permettre à leurs camps de l’emporter, néanmoins à 14h les jeux étaient faits. Le Nord gagne, d’un fil ou d’un lingot plutôt.

À une minute près, le Sud aurait fait ex aequo grâce à ces derniers partisans en course. Score final 2490 à 2480, dix points d’écart ont fait que l’Airsoft du Nord l’emporte cette année. Bravo à eux qui, tous le week-end, ont su assurer leurs avances sur le Sud. Mais il faut saluer les téméraires joueurs du Sud qui jusqu’au bout auront lutté. La prochaine DMZ s’annonce d’ores et déjà explosive. A dans deux ans pour le match retour.