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Blairsoft 3, Némésis

Texte et photographies Alexis Gunkel
Album : Flickr 

Introduction de l’article :

En ce jeudi 11 octobre, mon téléphone vibre, je le déverrouille, une vidéo d’alerte s’active. Une catastrophe serait en cours. Une attaque de grande envergure se prépare. De plus, des éléments étranges se passent dans un fort. Une zone dangereuse, où des êtres difformes, enragés auraient attaqué la garnison en place…

Cette vidéo, c’est le top départ de la nouvelle édition de Blairsoft, une OP réalisée par l’association des ATG 68. Pour rappel, cette OP thématique est centrée sur une ambiance complètement folle et se tient dans le fort du montBart, sur les hauteurs de Bavans. Après deux bonnes éditions, qui avaient pour thématique le fantastique et la science-fiction, les organisateurs nous ont concocté un week-end sur le thème de l’univers vidéo ludique de la série Resident Evil. Nommée « Némésis », l’OP de cette année nous promet une immersion totale dans la série, avec un fort complètement plongé dans le noir et des surprises à chaque tournant.

Début et hommage

Il fait à peine jour quand nous arrivons sur les hauteurs de Bavans, c’est devenu une tradition à présent, chaque année la même photo devant ce panorama matinal. Comme l’an dernier, le soleil est au rendez-vous. Mais passons, le matériel sur le dos, il est temps d’aller s’inscrire.

Les membres de l’ATG sont présents, le moral est au beau fixe et les discussions battent au rythme des rires et des brèves. Pendant que certains se dépêchent d’emporter leur matériel, d’autres admirent les lots de la grande tombola.

Pour ne pas changer l’accueil est toujours aussi chaleureux, pendant que les joueurs déjà près sirotent un café, les autres se dépêchent d’aller faire tester leurs répliques. À 9h30, les organisateurs font sonner le rassemblement général, l’ensemble des participants est invité à rejoindre le hall du fort afin de faire le briefing et pouvoir commencer la partie. Cette année, l’ambiance est un peu plus pondérée, d’une part il y presque moitié moins de joueurs que l’an passé et d’autre part, les ATG 68 sont en deuil. L’association a perdu son président, une personne investie, un membre de la famille et un ami pour la plupart des participants. Émus aux larmes, les organisateurs ont tenu à maintenir l’OP malgré tout pour respecter la volonté de leur président, qui s’y était investi corps et âme. Une minute de silence fut respectée en son honneur, l’association a également affiché son portrait sur la scène centrale pendant le temps de l’OP. Repose en paix Émile, tu nous manqueras terriblement.

Le briefing fait et les règles de sécurité rappelée, les deux factions « Umbrella » avec des brassards rouges et « Stars » en bleu partirent pour leurs camps respectifs.

Un dédale comme terrain de jeux

Arrivé au camp du groupe Umbrella, je m’enfonce dans la casemate. En bas, toute l’équipe est regroupée devant deux personnages. Complètement vêtus de noir, lourdement équipés et avec des signes Umbrella partout, ils expliquent à leurs recrues les objectifs du jour avant de diviser le groupe en deux. Il s’agit pour le début de récupérer la mallette contenant les objectifs pour un groupe, alors que pour l’autre de quoi équiper le QG en matériel divers, tels bancs et tables. Je vais avec le premier groupe composé par les TCAS &friends.

Nous nous enfonçons dans les dédales du fort, complètement plongé dans le noir. Déjà éclairé, il n’est pas spécialement rassurant, mais imaginez-vous progresser dans le noir le plus complet. Si nos lampes nous aident, elles sont aussi les meilleurs moyens de se faire remarquer. Le groupe décide alors de n’utiliser que l'accoutumance visuelle à l’obscurité pour progresser. Nous avançons de manière silencieuse, progressant lentement et scrutant chaque carrefour. Une musique et des bruits se propagent à travers les couloirs, et elles ne sont pas des plus rassurantes. Soudainement, notre opérateur de tête est bloqué, il est pris dans un filet, un piège mis en place par les organisateurs pour compliquer les déplacements. Objectif réussi pour eux, nous sommes immobilisés deux bonnes minutes pour le sortir de là. Alors que nous enfonçons toujours un peu plus dans le labyrinthe, de la fumée au sol et des points colorés attirent notre attention. Nous rentrons dans un ensemble de pièces décorées, le but de notre progression.  La première salle est équipée de plusieurs structures en carton. Les joueurs y sont plongés dans un brouillard épais et coloré par des lasers et autres points lumineux. La seconde est le laboratoire d’un savant fou, une table d’opération est au milieu protégé par des rideaux. La dernière salle est ce qui ressemble à un espace de stockage. Bien qu’éclairée, la visibilité à cause de la fumée est très réduite dans ces pièces. Les membres de l’escouade s’activent, ils recherchent la malle, et armés de leur Smartphone, ils l’analysent QR Code après QR Code pour savoir laquelle est la bonne.

Nouveauté de cette troisième édition, il y avait sur de nombreux d’objectifs un QR-code que les joueurs devaient scanner. L’utilisation de cette technique a permis d’apporter un certain piquant à la course aux items, mais aussi de provoquer des situations rocambolesques. Comme l’alignement d’une trentaine de bouteilles d'eau sur une table, dans la plus obscure des pièces, pour y trouver la bonne. Je vous laisse imaginer le bonheur, lorsque la seule source d’éclairage est la lampe du téléphone et que l’appareil photo intégré n’arrive pas à faire la mise au point sur le code.

Une fois ces objectifs primordiaux récupérés, les joueurs des deux factions ont commencé leurs quêtes d’items, leurs missions étaient de réunir tous les éléments d’une bombe et de son système de déclenchement. Les objets à récupérer étaient un panel assez large de composants, un boitier de contrôle, une antenne, des fioles remplient du virus T, etc. Durant toute la journée, les deux factions ont parcouru le labyrinthe obscur de couloirs, cherché dans les différentes pièces les objectifs, suivi ponctuellement de vives escarmouches entre les deux factions.

Hormis les composants, les organisateurs avaient caché dans les décors, les interstices et autres parties du fort des sacs remplis de diamants, des bonbons et autres petits objets échangeables auprès du banquier. Un homme intègre, et très friand de marchandises à fortes valeurs ajoutées. Dans son humble établissement, les joueurs pouvaient acheter des objectifs de jeux, mais aussi des bonus comme des boucliers. Avec la Reine Rouge, ils ont guidé les joueurs en leur confiant des missions, en réalisant des échanges ou en leur donnant des fausses informations, fin du monde ou pas, le capitalisme reste le capitalisme. Tout se paye très cher, en diamant bien sûr, mais aussi en fraise Tagada.

Dans le noir, le danger nous guette

Bien décidé à jouer cette année, je pose mon appareil photo au QG et je m’équipe. Je rejoins le groupe Umbrella et je pars tout de suite avec une escouade à l’intérieur du fort, dans les entrailles de la forteresse. Plongé dans l’obscurité, d’intenses échanges de tirs animent les couloirs. Des cris et des flashs de lumières s’entendent à chaque couloir. Alors que nous progressions dans la plus grande discrétion, l’opérateur de tête s’arrête. Il murmure « Rouge ? », une silhouette obscure surgit, « Oui rouge ! » c’est un groupe à nous qui s’occupe de nettoyer les couloirs. Extrêmement discrète, la petite escouade n’utilise aucune réplique, uniquement des armes de GN en mousse, l’un d’entre eux à même un arc Nerf.

Nos deux escouades partent vers l’ensemble de pièces décorées, notre mission est la recherche d’un item, un des trois tubes contenant le virus T. Alors que nous palpons le « cadavre » en mousse de la table d’opération des flashs de lumière apparaissent dans les couloirs. Un échange de tirs se déclenche, de toute évidence les bleus sont venus en force. Alors que nous ripostons, le gros de notre escouade est poussé vers l’arrière, je reste alors seul dans les pièces cachées par la brume à la recherche du tube. Alors qu’un petit groupe de bleu s’enfonce à son tour dans la pièce, je dégaine mon S-34, quatre éliminations au PA. Aussitôt je ressors, satisfais de mon action, mais bredouille de l’objectif.

Après quelques péripéties dans les couloirs, je rejoins mon escouade prise à partie sur un carrefour, chacun se demande où a pu passer l’objectif. Mais pour l’instant, nous sommes face à un autre problème. Mes coéquipiers ont coincé toute une escouade de bleu dans la poudrière. Barricadés derrière une porte en bois, ces derniers la quadrillent à la recherche de leurs objectifs. S'ils ressortent avec, ils affirmeraient leurs avantages au score et ça ce n’est pas possible. Malheureusement, nous ne sommes pas assez, nous n’avons plus de grenades. À trois contre dix, nous ne sommes pas n’ont plus en position de force. Je me cale discrètement contre la porte, je tente le coup de bluff « si vous ne sortez pas de là, on vous élimine tous avec les grenades et vous devrez refaire le chemin jusqu’à votre QG ! Sortez de là et donnez-nous l’objectif et vous serez libre de sortir à l’air libre en jeux ! ».

Par le plus grand des hasards, les bleus y croient et se rendent. La porte s’ouvre. Amers, nos adversaires constatent qu’ils se sont fait duper. Nous récupérons leur objectif et un des nôtres par la même occasion. Fair-play, je dissimule leur objectif dans la pièce avant de repartir en courant vers mon QG. Durant tout le reste de l’après-midi, j’ai continué à m’aventurer dans le labyrinthe du fort à la recherche d’objectifs. L’obscurité était devenue une amie, nous facilitant la tâche dans nos explorations discrètes. Tous se passaient plutôt bien, il faut le dire, jusqu’au moment où un grognement résonne dans les couloirs. Ce n’était ni la musique d’ambiance ni un joueur, rapidement le poil se dresse, j’ai la chair de poule, quelque chose approchait et ce n’était pas un ami.

L’entrée du Némésis

Mon binôme, discrètement, se rapproche du croisement d’où proviennent les grognements. Il s’arrête net en s’écriant « hé merde ! Le Némésis ! ». Soudainement le monstre sort de l’obscurité, un géant, pas spécialement rassurant avec son sourire au passage. Un peu comme sa M60 en fait. En un instant, il décoche une rafale de billes sur les murs, le couloir s’illumine d’un feu d’artifice de points vert fluorescents. Naturellement, sur le coup, nous sommes tous les deux out, mais que c’est beau ! Après cette élimination, je retourne à la zone neutre, j’y laisse mon équipement pour reprendre mon appareil photo et faire quelques clichés. Le Némésis, quant à lui, continuera sa traque dans les couloirs comme à l’extérieur du fort. Victimes de sa réputation, certains joueurs se prendront au jeu de se faire éliminer, juste pour voir les billes phosphorescentes faire des ricochets dans les couloirs. Dans les belles actions de l’après-midi, il faut aussi souligner la lutte épique entre une section de bleu et l’escouade aux armes de GN. Ces derniers se sont affrontés pour le contrôle d’un passage capital. D’un côté des AEG et des HPA de l’autre, un arc Nerf et des haches en mousses. Contre toute attente, l’escarmouche se finit sur un match nul et un sacré fou rire.

À la fin de la journée l’équipe bleue a pris la tête, leur bombe est en place et fonctionnelle. Mais à présent, la pause s’impose, les joueurs sont invités à retourner dans le hall central pour se reposer. La tombola se met en place pendant que certains débriefe ou raconte leurs actions de la journée.

Timing serré

Après une bonne pause, un repas copieux et une tombola riche en lots enfin surtout pour la table à 500 tickets. Les joueurs ont repris la direction du terrain pour la partie de nuit. Ce coup-ci, nous étions complètement plongés dans l’obscurité, à part les lampes de sécurité et celles du hall, il n’y avait plus aucune source de lumière dans le fort. Sans compter que les joueurs ont vu l’arrivée de nombreux zombies sur le terrain. Terreur du samedi soir, bonsoir.

Le scénario de la partie de nuit est simple, une grande caisse en bois avec une pendule d’échec (sous forme d’une application mise sur une tablette), 90 minutes de jeu. La première équipe à arriver à zéro a gagné. Le but des deux équipes est de sécuriser la bombe, d’arriver au zéro et le tout en évitant les zombies et la Némésis. Sur le papier, la chose est simple, en réalité ce fut toute autre chose. Avec un terrain plongé dans le noir, pas évident de trouver une caisse noire déplacée de manière aléatoire par les organisateurs. Pendant plus de deux heures, les joueurs ont lutté dans la nuit, pour le contrôle de la bombe, mais aussi contre leur peur. Car les zombies et Némésis les ont traqués toute la soirée. Si certains ont eu quelques fous rires, d’autres ont préféré prendre leur jambe à leurs cous pour les éviter. Victoire des bleus encore une fois pour ce soir.

L’attaque en formation Picon

Dimanche matin, neuf heures. Après quelques heures de sommeil et un petit déjeuner copieux, les joueurs sont prêts à en découdre pour cette dernière matinée de jeu. Les Stars ont dominé toute la première journée, les hommes et femmes d’Umbrella avaient leur revanche à prendre. Pour cette petite matinée, les organisateurs avaient prévu quelques parties rapides, histoire de profiter au maximum du terrain et de bien se défouler.

Après un petit Dead Match les joueurs enchainent très vite sur une capture de drapeau. Caché quelque part, cet étendard est à trouver et à ramener à son camp. Très rapidement, plusieurs accrochages éclatent sur le terrain. Dans la foulée, plusieurs parties du fort sont bloquées et aucune des deux équipes n'est prête à reculer. Alors que tout semble parti pour durer, un groupe de rouge arrive tonitruant en criant « Allez formation Picon les rouges ! Généreux dans la mêlée les rouges ! ». Ce groupe, motivé à l’extrême par son porte-voix tacticien aux formations des plus originales, fait l’effet d'un bulldozer ! Les rouges enfoncent les barrages bleus en faisant le tour de l’extérieur du fort. Néanmoins, les bleus ont fait basse sur le drapeau et par un moyen malin, mais un brin douteux sur le fair-play font descendre l’étendard du sommet jusqu’à leur QG.

Le reste de la matinée, se finira sur un nouveau Dead Match, où les derniers motivés se feront une joie d’utiliser les obstacles en carton du fort comme bouclier. Scène surréaliste d’affrontement où plusieurs joueurs de chaque faction étaient rentrés dans les cartons, les allées du fort se sont alors transformées en zone d'autos-tamponneuses.

En conclusion

Pour commencer, il faut déjà remercier les ATG 68 pour l’OP et saluer leur courage, car organiser tout ceci et maintenir l’OP malgré le moment difficile dans lequel ils étaient tient du tour de force. En soi, cette troisième édition était une bonne édition, portée par l’ajout de nouveauté comme le QR code, la bourse aux diamants ou le fort plongé dans le noir. Le terrain toujours aussi physique reste magique avec les décors réalisés avec soin par les organisateurs. Toujours motivés et à la recherche de nouvelles idées pour agrémenter leur OP, les ATG nous ont régalé. Vivement l’an prochain.