Anatomie d'une lunette télescopique
C'est là l'outil indispensable pour tout rôle de sniper. De fait, les répliques qui se veulent être utilisables pour ce rôle devraient être équipées d'un viseur optique grossissant. En airsoft, sa fonction principale est de réduire le champ de vision du tireur, obligeant le joueur à jouer ce rôle là, proprement dit.
Les éléments de pointage comme les points rouges ne sont pas adaptés, puisque non seulement ils dénaturent le rôle mais en plus, ils amènent le joueur à opérer avec un avantage excessif, brisant l'équilibre des catégories. Cependant, face à cette limite, il y a un avantage puisqu'un viseur nous aidera de distinguer des cibles plus éloignées et plus nettement, permettant ainsi de réaliser des tirs beaucoup plus précis. Les limites d'un tireur sont ce qui fait son avantage même.
Avant toute chose, il faut établir une distinction fondamentale: les viseurs pour l'airsoft, et le reste. Pour notre activité, on n'a pas besoin d'un grossissement important, un x3 ou x4 est suffisant, même si un peu plus ne fera jamais de mal.
Les optiques sont habituellement désignées par une série de chiffres et de numéros, 4x32 par exemple. Cela signifie qu'elle a 4 niveaux de grossissements (fixes) et que le diamètre de sortie de l'objectif est de 32mm. Quand nous rencontrons cette nomenclature : 3-9x40, cela signifie que le diamètre de l'objectif de la lunette est de 40mm et qu'elle dispose d'un grossissement réglable de 3 à 9 fois. Ainsi, on le laisserait toujours au minimum pour tirer (ou pas, selon la situation) et que l'on augmenterait le grossissement pour scruter et observer.
Sans plus attendre, on va passer à la description de chacune de ses parties et à la classification des différents types de viseurs que l'on peut trouver pour nos fusils.
A. Lentille oculaire. C'est la partie de la lunette la plus proche de l'oeil du tireur. Elle est habituellement d'un diamètre inférieur à celui de la lentille de l'objectif.
B. Lentille de l'objectif. La contraire, elle est la plus éloignée de l'oeil du tireur, et par conséquent, d'un diamètre supérieur à celui de la lentille oculaire. Habituellement, on peut visser sur cette lentille une « extension » qui permet de faire de l'ombre, éviter que les rayons du soleil et la lumière en général n'éblouissent le tireur (n'oublions pas que, finalement, une lunette est une sorte de loupe à l'envers et que, de fait, personne ne voudrait retrouver son œil dans le même état que les petites fourmis que l'on brûlait à coup de loupe quand on était petits...).
On peut recouvrir ces deux lentille, de manière optionnelle, et pour des raisons esthétique et de protection, de caches ou de revêtements de polycarbone jaune, pour rehausser la profondeur de l'image dans la pénombre.
C. Molettes de réglage. Les modèles les plus simples possèdent deux molettes pour régler la vue avec un tournevis. Ce réglage peut se réaliser pour bouger le réticule de la visée à la verticale ou à l'horizontale. Ces deux molettes sont protégées par deux bouchons à vis.
Sur des modèles plus complexes, en général, on trouve deux ou trois molettes, dépourvues de caches protecteurs, et pouvant être réglées directement en adaptant le réticule de l'optique en fonction des nécessités du tir, de la distance, du vent...
D. Grossissements. C'est évidemment le régulateur qui modifie les grossissements et il est habituellement situé entre les molettes et la lentille oculaire, ou sur des modèles plus petits, directement sur la lentille de l'objectif.
E. Mise au point. Sur certains modèles, elle est située entre les molettes et la lentille oculaire, ou directement sur celle-ci. Elle s'utilise comme dans les appareils photos, pour choisir à quelle distance on veut une image nette, dans le cas où plusieurs objets seraient à divers rangs dans notre champ de vision.
F. Anneaux de montage. Leur mission est de tenir fermement le RIS de notre réplique et de ne pas se détendre et s'affaiblir si notre modèle de fusil est un blowback.
G. Réticule. Il s'agit du dessin que l'on voit quand on regarde à travers la lunette et il a diverse fonctions très utiles. Il y en a des simples, pour le tir de compétition et d'autres pour usage militaire, avec des réticules sur lesquels il y a des dessins dont la fonction est de connaître la distance à laquelle se trouve se trouve la cible, prenant comme référence la taille qu'a dans notre réticule une personne à X distance. Il y en a qui sont de véritables œuvres-d'art, comme par exemple ceux des lunettes de fabrication russe dont sont équipés les SDV (« Fusil de précision Dragunov »).
H. Ilumination. Certaines lunettes possèdent un réticule lumineux, habituellement rouge/vert ou parfois bleu. Son bien-fondé est remis en question par de nombreux joueurs qui disent que c'est dangereux car cela te rend visible lorsque tu l'allumes, ou que tout simplement cela ne sert à rien. Mais, lorsque l'obscurité est trop profonde, cela peut aider à mieux voir le réticule. Le problème c'est que sur des lunettes bas ou moyen de gamme, cette même lumière peut éblouir le tireur.
On ne va pas entrer dans l'explication des éléments que doit prendre en compte un tireur au moment de régler sa lunette car il faudrait faire un numéro hors-série de la revue juste pour commencer à évoquer, même superficiellement, chacun de ces aspects. C'est pourquoi on se contentera seulement de dire que les facteurs principaux à prendre en compte sont le vent, l'humidité et la température.
Bien que la finalité de cet article ne soit pas d'énumérer les complexes systèmes de visées et pointages existants, mais plutôt les concepts de base sur les lunettes destinées à l'usage en airsoft, on dira un mot sur le concept de MOA (Minute of Angle, Minute d'Angle). En gros, il s'agit d'une mesure angulaire, qui vaut 1/60ème de degré d'angle à 1000m de distance. Dans les molettes de réglage de la lunette vue ci-dessus, chaque « clic » vers le haut, le bas, la gauche ou la droite représente un moa (sur certaines, il sera spécifié 1/2, 1/4... de moa a chaque « clic ») ; par conséquent, à 100m, un moa représenterait 3cm. Cette mesure s'utilise pour corriger des tirs ainsi que pour catégoriser la marge d'erreur d'un fusil de précision. Ceci étant dit, chers amis, ces mesures, distances et corrections sortent un peu du domaine de l'airsoft car réaliser ces calculs sur un projectile sphérique en plastique de moins de la moitié d'un gramme peut vite devenir assez pénible.