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La plus grande OP d’airsoft d'Europe vue par un photographe

Le photographe belge Antoine Grenez a passé trois jours dans les plaines de Border War en République Tchèque, le plus gros événement Milsim européen, qui rassemble chaque année quelques 3000 participants en provenance de 20 pays différents.

Un ancien terrain d’entraînement militaire de 12 km² est mis à disposition des joueurs, qui évoluent au milieu des bunkers d’origine, de chars, de véhicules de guerre et d’hélicoptères en tous genres. Une expérience immersive et intense d’une durée de plus de 50 heures que le jeune photographe a décidé d’immortaliser dans le cadre de ses recherches photographiques.

Hello Antoine, pourquoi t’es-tu intéressé à l’airsoft ?

Ça a commencé avec les recherches sur le camouflage que je mène depuis 3 ans. J’ai voulu contacter l’armée belge pour travailler avec eux, mais finalement ça n’a pas été possible, et du coup j’ai découvert l’airsoft. Ce qui est drôle avec l’airsoft, c’est que tous les joueurs ont des camouflages différents et ça a donné un champ d’action assez énorme. J’ai contacté des équipes en Belgique et leur ai demandé si je pouvais venir faire des photos pendant leurs parties.

Qu’est ce qui t’a amené en République Tchèque ?

Les recherches sur le camouflage m’ont amené vers l’airsoft en Belgique, mais quand j’aborde un sujet pour un projet, j’aime bien aller l’explorer à son paroxysme, le pousser le plus loin possible. Du coup, les mecs m’ont parlé de Border War en République Tchèque, qui est le plus gros événement d’airsoft en Europe. Fatalement, je me devais d’y aller.

Sur le terrain, c’était comment ?

Je vois ça comme la suite d’un jeu vidéo, dans le sens où c’est un peu sortir de sa PlayStation et jouer « pour de vrai ». Je pense que c’est assez proche du paintball, mais beaucoup plus dans la simulation militaire, plus immersif. Ils s’obligent à mettre les vraies tenues, ils s’ajoutent des poids pour sentir le poids réel de l’attirail militaire. C’est très proche de la réalité, c’est un peu ça la différence avec le paintball. La volonté de ressembler à de vrais soldats et se mettre en situation, faire des vraies stratégies d’approche et pas uniquement se tirer dessus.

Comment as-tu réussi à te faire accepter par les joueurs ?

On va dire que j’ai eu de la chance. L’un d’eux s’était blessé avant l’évènement et ça l’arrangeait de me revendre sa place. L’équipe a été super accueillante et m’a intégré directement. Ils m’ont filé un blouson qui existait déjà dans leur équipement, estampillé « Press ». Ils m’ont vraiment considéré comme leur petit reporter personnalisé. Plusieurs fois, ils m’ont proposé de me prêter une réplique d’arme pour que je puisse jouer avec eux, mais perso, j’ai préféré rester concentré sur les photos.

Tu as parfois eu l’impression d’être un photojournaliste de guerre ?

Carrément. Après ce n’est pas la même chose, ça reste un role play donc c’est quand même très théâtral. Mais comme on ne sait jamais d’où ça va venir et qu’il y a des embuscades, on retrouve ce côté inattendu et la peur qui vous agrippe. Bon, après, on n’a pas vraiment peur pour sa vie, mais on peut très facilement se mettre en situation. On peut faire le rapprochement, mais je pense que c’est quand même deux mondes différents. Il y a la guerre et il y a le jeu.

Suivre des soldats, pour de vrai, c’est quelque chose auquel tu penses ?

Oui et non. Oui pour l’adrénaline, et aussi parce que je travaille également sur le thème de la ruine, et les paysages détruits par la guerre s’y prêtent bien . Mais le problème majeur avec les conflits armés, c’est que c’est directement trop politique. Personnellement, j’ai toujours eu envie que mes images restent dans un contexte artistique, sans engagement politique. Du coup, le photojournalisme me pose un peu problème.

Quel est ton pire et ton meilleur souvenir sur place ?

Le meilleur, je pense que c’est lors d’une escapade de nuit où l’on devait rejoindre un village sans se faire repérer. Ça a fini en grosse baston générale après une petite heure de marche car des embuscades nous attendaient. C’était super excitant. Pour le pire, c’est difficile de choisir. Il y a la fois où je me suis pris une rafale de trois billes dans la tête, la mâchoire et le cou, c’était vraiment douloureux, même si « ce n’est qu’un jeu ». Le second est un peu plus trivial. Vingt Cathy cabines pour 3000 joueurs. Je te laisse imaginer l’odeur.

Suivez Antoine sur son Instagram et sur le site de NewComers.

Source : https://www.vice.com/fr_be/article/8xe3jz/border-war-la-plus-grande-competition-dairsoft-vue-par-antoine-grenez 

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