

DESOLATE & BEAUTIFUL WORLD
Nous, les joueurs, nous aimons l'airsoft, c'est notre truc. Mais il y a des disciplines comme la photographie ou l'illustration qui croisent inévitablement notre chemin. Qui ne reconnaît pas un grand photographe lors d'un shooting ? Et bien c'est la même histoire en ce qui concerne Alex Jessup, ses illustrations ont balayé le monde de l'airsoft comme un coup de vent et sont devenues d'innombrables photos de profil, photo de couverture Facebook, fonds d'écran... ou font partie d'un dossier appelé « illustrations incroyables » que nous conservons tous sur nos PC. Nous avons réussi à passer un peu de temps avec ce « concept artist » pour faire connaissance avec lui !
Je ne sais pas si vous avez conscience du chemin parcouru par votre travail. Au début, il s'agissait d'une série d'images que l'on voyait un peu partout, mais à la fin, il était impossible d'aller sur un site d'airsoft sans tomber sur une de vos illustrations. Étiez-vous conscient de l'intérêt que vous portaient les airsofteurs ?
Honnêtement, je n'en avais pas la moindre idée ! J'ai l'habitude de voir mon travail dans la communauté militaire et dans l'industrie du jeu, mais il semble que mes illustrations aient atteint beaucoup plus de gens que je n'ose le croire.
En regardant votre portfolio, on a tout de suite en tête de nombreux films et surtout des jeux vidéo, mais on peut percevoir qu'il y a en vous un airsofteur potentiel, est-ce que vous avez déjà tenté l’expérience de l'airsoft ?
Absolument, j'ai commencé l'airsoft vers l'âge de 12 ans. Mon premier AEG était un Tokyo Marui M4, puis j'ai acheté un TM AK47 qui est toujours l'un de mes préférés, encore aujourd'hui.



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J'ai actuellement un KWA G36 auquel j'ai apporté quelques modifications, et j'ai récemment acheté un G&P M4 Magpul et un TM P90. J'ai eu beaucoup de travail ces derniers temps, mais j'essaie quand même de participer à un événement d'airsoft toutes les deux semaines ou quand j'ai le temps ! Je préfère les terrains en extérieur parce que j'aime sortir et être en forêt.
Parmi vos nombreux designs, vous avez renouvelé des lignes de pistolets et de nouveaux modèles que nous adorons, avez-vous pensé à les présenter à un fabricant d'airsoft ? De nombreux joueurs adoreraient les avoir en main ! (Certains ont même cru qu'ils étaient réels lorsqu'ils les ont vus).
Non, je ne l'ai jamais envisagé. Certaines personnes m'ont envoyé des e-mails pour me poser des questions sur mes modèles pour finaliser leurs propres modèles persos. C'est très agréable de savoir que des gens aiment vraiment votre art, au point de dépenser de l'argent, du temps et des efforts pour tenter de réaliser en vrai certains modèles. J'aimerais BEAUCOUP voir mon G56 recréé en réplique airsoft.





D'ailleurs, l'un de ces modèles, le HK56 (fruit d'une « future » collaboration entre HK et Kriss Vector) a été modélisé en 3D par l'un de vos amis. Vous êtes sûr de ne pas vouloir lancer votre propre marque de répliques ?
Ça doit être tellement intéressant et amusant de le faire, j'aime à imaginer que cela puisse se faire un jour. Mais je n'y travaille pas pour l'instant. Je devrais remplir tout un tas de papiers administratifs et juridiques, alors que les designs ressemblent déjà beaucoup à des projets existants. Lorsque j'ai créé ce design, je ne pensais pas qu'il deviendrait aussi populaire. Peut-être que certains des designs que j'ai réalisés dernièrement conviendraient mieux...

Vous avez commencé votre carrière chez Sledgehammer Games, un studio de jeu qui a travaillé avec Infinity Ward sur Call of Duty : Modern Warfare 3. Comment passe-t-on du statut de joueur à celui de développeur de jeux ?
J'ai joué à toute la série « Call Of Duty » depuis la première version, quand j'étais tout petit. J'ai toujours adoré cette franchise. À l'époque, je n'avais aucune idée que j'allais devenir développeur, jusqu'à ce que je passe quelques années à travailler dans une entreprise où je ne me plaisais pas. Après avoir cherché un nouveau job dans d'autres domaines, je me suis retrouvé à travailler comme artiste conceptuel. Je n'avais jamais beaucoup dessiné auparavant, mais je savais que c'était ce que je voulais faire.
Presque immédiatement après avoir découvert cela, j'ai suivi les cours de l'école de design FZD à Singapour pendant deux ans. Lorsque j'ai obtenu mon diplôme, je crois que j'avais un niveau suffisant pour que les gens me payent pour faire mon travail. Tout le travail que j'ai développé sur mon blog était publié en parallèle de mes études. En gros, j'ai tout fait pour réussir.

Vous êtes Américain, mais vous avez passé pas mal de temps à Singapour pour étudier dans l'une des meilleures (et des plus exigeantes !) écoles de design : la FZD Shool of Design. Et d'après ce que nous savons, vous avez eu la même rigueur dans le travail qu'un aspirant SEAL, est-ce que c'est si compétitif à l'école ?
FZD est une école très exigeante. Quand j'ai commencé là-bas, mes compétences de dessin étaient vraiment nulles. J'avais beaucoup de mal à dessiner autre chose que des silhouettes.

Mes camarades de classe étaient déjà passés par des écoles d'art, travaillaient dans l'industrie du jeu vidéo, faisaient de l'animation ou étaient des illustrateurs indépendants... J'ai compris que la seule façon de rattraper mon retard était de travailler plus longtemps et plus dur que tous les autres. En plus, j'ai toujours eu la mentalité d'une éponge, prête à absorber toutes les connaissances qui m'étaient inculquées. Il y a eu beaucoup de moments difficiles où j'ai trébuché, mais en fin de compte, je pense que j'ai été assez acharné pour sortir d'ici avec toutes les capacités pour bien dessiner et bien concevoir. Chaque minute en valait donc la peine. « Worth it » comme on dit.
C'est d'ailleurs là que vous avez créé « Daybreak, the last city », avec ses scénarios, ses véhicules, ses personnages... que nous avons pu voir dans l'un de vos blogs. En quoi consiste ce projet ?
« Daybreak » est un projet sur lequel j'ai travaillé seul pendant quatre mois au FZD. J'avais des professeurs qui me guidaient et me donnaient des conseils, mais j'étais libre de créer tout ce monde, le cadre et l'histoire comme je l'entendais. C'est l'un des projets que je préfère. J'ai toujours aimé tout l'imaginaire et toute l'imagerie post-apocalyptique et j'ai vraiment essayé de créer un monde à la fois beau et désolé.

Dans votre blog principal, nous pouvons voir beaucoup de soldats du futur, vous êtes très conscient de toutes les tendances du marché, mais dites-nous, quelle est la part de prototypes réels et quelle est la part d'imagination dans vos conceptions ?
Je fais beaucoup de recherches au moment de la conception et quand je commence à dessiner. En fait, je continue à faire beaucoup de recherches sur mon temps libre également. Je trouve que c'est très important de bien comprendre le thème de ce que nous dessinons. Mes créations intègrent presque toujours de nombreuses nouvelles technologies. Ce sur quoi je me concentre, c'est sur la manière d'améliorer ce qui se fait déjà. Ou de trouver des moyens de combiner une technologie véritablement innovante d'une manière qui a du sens.
Nous voyons également l'AK-337, une version améliorée de l'AK, ou la série HK G56 dont nous avons parlé plus tôt, est-ce que ce sont des exemples de modèles avec lesquels vous aimeriez jouer ?
Oui. Je serais aux anges si quelqu'un pouvait créer une version airsoft du G56.

Alex, nous pourrions continuer pendant des heures à vous poser des questions et à vous demander de nous montrer tous les détails de votre travail, mais nous préférons vous laisser travailler, afin que vous puissiez offrir au monde de nouvelles oeuvres incroyables. Merci beaucoup pour votre temps, nous vous laissons le mot de la fin.
Je ne savais pas que j'avais autant de fans dans la communauté des airsofteurs, j'en suis honoré et j'espère pouvoir continuer à inspirer d'autres personnes avec mes créations !
